Administratif : comment changer de prénom en France ?

Othmane Lahlou

Changement de prénom en France : le point sur la procédure

En France, plusieurs motifs peuvent rendre légitime une demande de changement de prénom : prénom fantaisiste ou posant des problèmes au quotidien, coutume, us et origines, etc. La réalité est que certains prénoms choisis malencontreusement par les parents sont difficiles à porter pour les enfants. Heureusement, la loi française vous donne la possibilité de changer de prénom, simplement en formulant une demande. On vous explique la procédure dans ce petit guide.

Les prénoms les plus prisés en France

L’année 2020 s’est écoulée. Bien que l’usage veuille que l’on en fasse un bilan politique, économique, social et (désormais) sanitaire, spécialement en ces temps pandémiques, nous nous intéressons plutôt aux prénoms les plus prisés en France pendant l’année qui vient de s’achever. Chaque année, « l’Officiel des Prénoms » nous révèle une liste des prénoms qui ont reçu les faveurs des parents. Dans sa dernière édition de 2021, il dévoile le top 5 des prénoms donnés en 2020, qui reste, à notre grande surprise, le même qu’en 2019.

Le top 5 des prénoms donnés aux filles est constitué, dans l’ordre des appellations suivantes : Emma, Louise, Chloé, Jade et Alice. Les garçons ont eu droit à Gabriel, qui arrive en tête, suivi de Raphaël, Léo, Louis et Lucas. Pour ce qui est des années à venir, les auteurs de l’étude, Stéphanie Rapoport et Claire Tabarly Perrin, prévoient une forte propension à choisir des prénoms courts se terminant en « A » pour les filles, et en « O » pour les garçons : Léa, Mila, Enzo, Hugo… Elles prédisent également plus de prénoms en lien avec la nature, tels que Jade, Eden, ou encore Agathe.

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Les motifs de changement de prénom en France

Le changement de prénom en France est tout à fait possible, pour peu que la demande soi « justifiée ». Et c’est là toute la subtilité de la procédure. Il revient donc à la personne de démontrer que sa demande est légitime. Il peut être question, par exemple, d’un prénom jugé « handicapant » par celui qui le porte (Jean Bon, Gloarnic, Folavril…). Il peut aussi s’agir d’un prénom particulièrement lourd à porter comme Quasimodo ou Casimir. La loi considère également comme motif légitime de changement de prénom le fait que vous soyez toujours appelé par autre prénom, mais aussi le fait que vous en ayez changé à votre propre initiative, sans qu’il n’y ait de modification de votre état civil. Plus rarement, il existe des cas où la personne a plusieurs prénoms et qu’elle souhaite n’en portez qu’un seul, ou du moins en changer l’ordre.

Légitimité de la demande de changement de prénom : qui décide ?

C’est à la mairie, et plus précisément à l’officier d’état civil, d’en juger. C’est d’ailleurs là que vous devrez adresser votre demande de changement de prénom, en présentant les documents nécessaires : un extrait d’acte de naissance (plus d’infos sur les procédures d’obtention du document sur Mon Acte de Naissance), une pièce d’identité, un justificatif de naissance, en plus de tous les éléments qui fondent une demande légitime de changement de prénom. De quoi s’agit-il exactement ? Il peut s’agir, par exemple, d’attestations de vos proches ou d’autres documents de ce type qui démontrent que vous avez toujours été appelé par un autre prénom que celui qui est inscrit sur votre état civil. Si vous êtes chanceux, l’officier d’état civil procédera à l’inscription de votre « nouveau » prénom sur le registre d’état civil en remplacement de l’ancien. Grâce à cet acte de naissance modifié, il sera très simple par la suite de modifier vos papiers d’identité.

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Mais que se passe-t-il en cas de refus de l’officier d’état civil ? De quel recours disposez-vous ? Bonne nouvelle, vous avez bel et bien une piste de sortie en cas de refus de modification de votre prénom par l’officier d’état civil, s’il juge qu’il y a absence d’intérêt légitime. Dans ce cas, c’est le même officier qui devra saisir le procureur de la République. Ce dernier donnera son avis, positif ou négatif. Si la demande a été rejetée une seconde fois, le demandeur pourra alors solliciter l’arbitrage du juge aux affaires familiales, qui devra trancher.