J -30. Bien que non « encore » représentatifs de la société française comme l’affirme la TNS-Sofres dans son étude sur les internautes et la politique parue mardi 20 mars (1), les internautes français forment un autre type d’électorat, « plus impliqué politiquement mais aussi potentiellement plus mobile et donc possiblement plus sensible à ce que sera la campagne électorale des prochains mois ». La population internaute ne peut se superposer à la population française ; les seniors, les peu diplômés et les catégories populaires y sont très nettement sous représentées. Contre toute attente, les internautes s’ancreraient moins dans le clivage gauche-droite que la population française en général : 36 % des internautes se déclarent ni de gauche ni de droite, contre 32% de la population française. Internet est donc un espace alternatif qui permettrait de s’affranchir plus facilement du clivage gauche-droite pour faire valoir sa propre opinion.
Surprise n°1: ces « non-alignés » de la politique ne sont pas plus nombreux chez les jeunes internautes que chez leurs parents (25%) mais sont en réalité majoritairement représentés par les 35-49 ans (47%). Ce qui mène à la surprise n°2 : les jeunes internautes prennent plus souvent position dans le champ politique que leurs aînés qui eux, sont encore moins alignés que les Français en général. Surprise n°3 : le refus du clivage gauche-droite n’est pas une question de maturité politique mais d’exigence. Les internautes s’intéressent plus à la politique que la population française dans son ensemble (61 % contre 48 %) et la moitié considère que la démocratie fonctionne mal. Surprise ?
Méprise. En janvier dernier, 62% des internautes français se disaient très intéressés par les élections présidentielles quand à peine la moitié des Français se sentait concernée. Cependant, ce n’est pas par Internet que l’« e-citoyen » s’empare des outils pour agir dans le débat car la télévision et la radio restent leurs principales sources d’information. « Plus impliqués politiquement »? Le politique n’occupe qu’une place minoritaire sur la toile et c’est bien là sa première limite. Quand 62% des internautes téléchargent des films ou de la musique, 7% « podcastent » des émissions politiques et seulement 1% des “e-citoyens” fréquentent les sites Internet des partis politiques. Partis à la recherche de l’électorat tangeant, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal vont devoir convaincre ; ils sont seulement 3% à avoir pénétré leurs “Sarko”- et “Ségo”- sphères respectives. Car, en plus d’être exigeants, les internautes sont hésitants, même s’ils penchent plutôt vers la droite ; ils sont 36 % à citer au moins un candidat de droite contre 28% pour la gauche. Et, dernière surprise, le troisième homme sur Internet est Jean-Marie le Pen avec 31% de potentiel electoral contre 28% pour François Bayrou. Même, donc, qu’en 2002. Visionnaires les Internautes? Résultat sous quatre semaines.
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